Certaines évolutions en cours en Chine concernant les questions liant écologie, économie et comptabilité, méritent que nous nous y arrêtions.
En effet, selon un article récent de Carbon Brief (https://lnkd.in/eNxn3yne), les émissions de la Chine ont chuté de 1% au deuxième trimestre 2023, laissant entrevoir une évolution positive pour la suite.
Cette baisse s'inscrit dans plusieurs orientations de ce pays:
Contrôle des émissions de GES en absolu, en plus de l'intensité carbone (Historiquement, comme de nombreux pays - et organisations d'ailleurs -, la Chine n'a jamais n'a jamais fixé d'objectifs chiffrés pour les émissions totales de GES, se contentant de limiter l'intensité des émissions de GES, ce qui est totalement insuffisant pour garantir le respect de l'Accord de Paris, même si la finance climatique repose encore -malheureusement - majoritairement sur cet indicateur...). Concrètement, il s'agit de passer d'une vision en termes d'efforts (écoeffience) à une vision en termes de cibles absolues (écoefficacité)
Politiques monétaires ambitieuses: politique de 'window guidance' pour orienter les prêts bancaires vers les objectifs nationaux en matière de développement durable, montrant qu'une banque centrale peut influencer activement les taux du marché pour les projets verts
Mise en œuvre de la Double Matérialité au niveau comptable, en désaccord avec la vision de la finance 'mainstream'
Il y a ainsi des signaux faibles en Chine sur ces questions, qui imposent également, d'un point de vue géopolitique, une relecture de la place de ce pays dans les enjeux de durabilité:
"L’avenir des discussions internationales portera pour beaucoup sur le climat et la durabilité, et la Chine veut envoyer un message aux États-Unis et au reste du monde pour montrer qu’elle peut être un champion, aussi, dans ce domaine" (extrait de mon entretien pour L'Express).
C'est un message aussi pour l'Union Européenne, actuellement très en avance sur ces questions, pour prendre en compte ces évolutions et notamment pour ne pas se désengager du Green Deal, qui est à la fois une ambition nécessaire en termes de durabilité, mais qui doit aussi être envisagé comme une ambition géopolitique majeure, là où la Chine pourrait concurrencer très fortement l'UE sur ces enjeux.
À suivre...
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