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Foires Aux Questions sur C.A.R.E.*

Mise à jour: Mai 2022

Quelques commentaires en écho à certaines questions récurrentes sur C.A.R.E.

(cliquer pour les détails)

Le capital dans CARE n'a absolument rien à voir avec le capital au sens économique classique, qui repose notamment sur des notions de productivité. Le concept de "capital" dans CARE provient d'une analyse historique et comptable du capital; celle-ci conduit à un rejet fondamental du capital au sens économique, en particulier capitaliste et marxiste, du terme. Le capital dans CARE est aligné sur la notion de capital dans son sens historique et comptable classique.

CARE ne favorise pas la marchandisation de la nature et est même un instrument de lutte contre celle-ci

Les capitaux dans CARE sont définis de manière séparée mais pas indépendamment les uns des autres. CARE prend en compte les relations entre capitaux

➥ CARE n'est pas basé sur une dichotomie entre humains et non-humains: les notions de capitaux naturels et humains ne sont que des conventions simplifiant la présentation des comptes, mais chaque capital intègre des interrelations entre humains et non-humains

➥ CARE n'est pas qu'une comptabilité monétaire mais intègre des comptabilités non-monétaires, notamment biophysiques, des comptabilités monétarisées et une comptabilité intégrée

CARE n'est pas une comptabilité "triple capital"

Il n'existe pas "de capital naturel" ou "de capital humain" (comme nom singulier collectif) dans CARE

➥  CARE n'intègre pas de capital immatériel

CARE n'internalise pas les externalités (et s'oppose à cette notion)

Il n'existe qu'une comptabilité triple capital ou qu'une comptabilité multi-capitaux

Il n'existe pas plusieurs types de comptabilités multi-capitaux, intégrant une vision du capital comme dette, passif ou faisant d'un écosystème (respectivement d'un être humain) dans son intégrité/complexité un capital

CARE ne peut être envisagé comme une méthode parmi d'autres, sur un marché actif de méthodes comptables extra-financières

CARE n'est pas uniquement théorique et est opérationnel

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Le capital dans C.A.R.E.* n'a absolument rien à voir avec

le capital au sens économique classique, qui repose

notamment sur des notions de productivité.

 

Le concept de "capital" dans CARE provient

d'une analyse historique et comptable du capital;

celle-ci conduit à un rejet fondamental du capital

au sens économique, en particulier capitaliste et marxiste, du terme.

 

Le capital dans CARE est aligné sur la notion de capital

dans son sens historique et comptable classique.

La notion de capital est polysémique ​et le projet CARE intègre en particulier une étude précise, historique, économique et comptable de ce concept: cf. par exemple cette étude ou cet ouvrage.

Il apparaît notamment que le concept de capital provient historiquement de la notion de "part capitale d'une dette monétaire" et est ainsi relative à une dette. Ce n'est qu'à la fin du Moyen-Age, début de la Renaissance, qu'un glissement sémantique a conduit à comprendre le capital comme synonyme progressivement de toute chose productive, y compris l'argent vu comme de l'argent engendrant automatiquement de l'argent (le fameux cycle A-->M-->A'). Le capital est devenu ainsi un ensemble d'actifs productifs, générant des services/bénéfices automatiquement.

Cette dernière vision du capital s'est imposée en économie, y compris Marxiste (sous un angle certes critique), mais n'a jamais été retenue par la comptabilité classique, qui a conservé la notion de capital dans son sens historique, non comme un ensemble d'actifs mais comme une dette.

CARE reprend ainsi la notion de capital dans son sens comptable et historique, comme une dette et non comme un ensemble d'actifs, de choses productives. 

Ainsi pour CARE un "capital" est une "entité" capitale reconnue devant être préservée, une dette de nature financière, sociale ou naturelle. Le terme "capital" renvoie donc, en particulier, non pas à une quelconque productivité de la nature ou des êtres humains mais à la reconnaissance de la nécessité de préserver les êtres humains et les milieux naturels.

Par exemple, le capital humain au sens économique englobe les connaissances, compétences, etc. dont disposent des êtres humains, permettant d'accroître notamment la valeur actionnariale. Dans ce sens, le capital humain n'a rien à voir avec la préservation d'êtres humains en eux-mêmes, avec le respect de l'intégrité de ces êtres ou avec la décence du travail.

Par contre, au sens de CARE, il n'existe pas de capital humain, mais des capitaux humains (cf. la question correspondante): il existe autant de capitaux humains que d'êtres humains employés d'une façon ou d'une autre par une organisation. Et parler de "capital humain" au sens de CARE pour parler d'un être humain signifie littéralement reconnaître que cet être humain fait l'objet d'une dette, d'une obligation de préservation dans son intégrité, sa décence: c'est reconnaître que cet être est "capital".

Il en est de même pour les capitaux naturels.

Les notions d'actif et de charge dans CARE renvoient quant à eux aux emplois faits des capitaux. Ainsi CARE différencie ce qui est important à préserver, les capitaux, qui sont des dettes/des passifs et les actifs qui sont les emplois faits de ces capitaux. Ainsi un être humain est un capital humain, tandis que le type d'emploi/de travail effectué par cet être constitue un actif et/ou une charge. 

On peut dès lors s'interroger sur la nécessité et la pertinence de conserver le terme "capital" dans CARE, étant donné qu'il est utilisé dans un sens opposé à celui usuellement mobilisé en économie et en finance (durables ou non).

Par ce choix, CARE réaffirme déjà la préséance historique de la notion de capital comme dette sur la notion de capital comme ensemble d'actifs; par ailleurs, CARE cherche aussi à réimposer dans le débat la vision comptable classique du capital, utilisé dans la vie de tous les jours des entreprises, mais qui a été remplacée de façon indue en économie par une méconnaissance de la réalité comptable voire de la réalité des organisations. 

CARE vise ainsi à refonder l'économie sur la base de la réalité des organisations humaines et non assujettir les organisations à des visions économistes potentiellement déconnectées des pratiques organisationnelles.

Par cet acte, CARE met en avant également l'idée que l'économie ne se fonde pas historiquement et pragmatiquement sur des obsessions de productivité et de croissance (on peut tout à fait, comme d'ailleurs de nombreuses PME, mobiliser la comptabilité classique sans chercher de croissance) mais sur une notion beaucoup plus pragmatique de "dettes à rembourser", constituant dans le même temps des avances nécessaires au fonctionnement des organisations.

CARE ne fait finalement qu'étendre cette réalité organisationnelle à des dettes écologiques pour inclure dans cette réalité celle fondamentale de réalité écologique.

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Le capital dans CARE n'a absolument rien à voir avec le capital au sens économique classique qui repose sur des notions de productivité notamment.

CARE ne favorise pas la marchandisation de la nature

et est même un instrument de lutte contre celle-ci

L'intégration de la nature dans la comptabilité n'est pas sans poser de problèmes et il est légitime de s'interroger sur les effets et hypothèses relatifs à cette intégration: c'est d'ailleurs un des éléments du projet CARE d'alimenter cette réflexion critique en croisant des études comptables, économiques, bioéconomiques et écologiques notamment.

Déjà, en elle-même, la notion de "comptabilité" peut être assimilée à un instrument technique du capitalisme voire du capitalisme financiarisée, n'augurant ainsi rien de bon pour la prise en compte de la nature dans un tel système. Il existe malheureusement de nombreuses initiatives et travaux qui vont effectivement sur le chemin de l'intégration de la nature sur des bases comptables problématiques, dévoyées par une vision économique néoclassique de l'entreprise, de la nature, des êtres humains, etc. Cette direction est ce qui est appelé le modèle 2 dans l'analyse selon le projet CARE. De façon très schématique, incorporer la nature dans la comptabilité selon le modèle 2 est bien la porte ouverte à une marchandisation de la nature et est, de toute façon, incompatible avec des enjeux de préservation écologique sur base scientifique. Mais CARE repose justement sur une extension de la comptabilité selon le modèle 1. En fait, la comptabilité est bien plus qu'un simple outil du capitalisme financiarisé et on peut la mobiliser autrement: de façon encore plus nette, la comptabilité utilisée dans la vie quotidienne des entreprises n'est pas une comptabilité obnubilée par des notions de croissance, de marchandisation, de marché, etc. mais plutôt de bon fonctionnement, de pérennisation dans le temps des entreprises en tant que projet collectif (ce qui n'est pas sans lien avec la question de la Raison d'Etre). 

Par ailleurs, le fait que CARE utilise la notion de capital peut aussi dérouter, mais CARE le fait dans un sens très particulier, opposé à une vision marchandisée  et instrumentale de la nature ou des êtres humains (cf. la question correspondante).

De façon plus précise, dans CARE, les écosystèmes et les êtres humains sont considérés avant tout comme des "entités" capitales à préserver, indépendamment de leur exploitation, des services qu'ils peuvent rendre, et de leur valeur économique potentielle. La notion même de valeur économique d'un écosystème est à l'opposé de CARE:

Il n'y a donc aucune possibilité de substituer un écosystème à une valeur monétaire ou de considérer la nature comme un actif marchandable: CARE s'oppose fondamentalement à la représentation de la nature et des êtres humains comme des actifs, et les considère comme des dettes, sources de redevabilité. En l'état, CARE est donc le seul système comptable cohérent, aligné sur la pratique comptable quotidienne des entreprises et sur la préservation des écosystèmes et des êtres humains pour eux-mêmes, indépendamment de leurs productivité. CARE démontre dès lors qu'il est possible de concevoir un tel système comptable, rejetant fermement toute valeur économique théorique ou réelle de marché ou toute valeur économique basée sur les services écosystémiques pour intégrer la nature dans la comptabilité. CARE est même par définition le projet explorant scientifiquement cette approche de l'intégration de la nature et des êtres humains dans les systèmes comptables. C'est d'ailleurs pour cela que CARE est connecté profondément à la comptabilité écosystème-centrée

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CARE ne favorise pas la marchandisation de la nature et est même un instrument de lutte contre celle-ci

Les capitaux dans CARE sont définis de manière séparée

mais pas indépendamment les uns des autres.

CARE prend en compte les relations entre capitaux

Les capitaux dans CARE sont des entités humaines ou non-humaines spécifiques et singulières, qui sont une source de préoccupation ("matters of concern"). (cf. également la question correspondante sur les capitaux selon CARE).

 

En cela, il est nécessaire de distinguer chaque entité, source de préoccupation, une à une. Cependant, cela ne signifie pas que ces entités en sont pas en interrelations. Il y a une différence importante entre singulariser une entité pour en assurer la préservation et prendre cette entité en dehors de ses interrelations.

Par exemple, s'intéresser à un être humain en tant que tel, pour garantir son intégrité physique, psychique, etc. et sa décence en particulier, ne signifie pas considérer cet être humain dénué de toutes relations sociales ou écosystémiques. C'est même l'inverse: s'intéresser à un être humain en tant que tel oblige à prendre en considération cet être dans son réseau d'interrelations biophysiques et sociales, pour saisir au mieux ce qu'est cet être humain, ce que ses conditions d'existence et d'épanouissement.

Ainsi, CARE se fonde sur une approche dite relationnelle au coeur de l'écologie. La notion d'écologie pour CARE renvoie à son sens premier qu'on peut définir ainsi:

« la science globale des relations des organismes [incluant humains et non-humains] avec le monde extérieur environnant, dans lequel nous incluons au sens large toutes les conditions d’existence [et de cohabitations] ».

Cette perspective implique donc déjà un couplage fondamental et intrinsèque entre « social » et « naturel » : « écologie » n’est ainsi pas simplement synonyme d’« environnementalisme ». Par ailleurs, elle renvoie à l'idée que toute entité est en relations avec le monde extérieur, ce qui s'oppose à la dichotomie Nature/Culture

Dès ses origines, CARE s'est inscrit dans le sillage de l'écologie comprise dans son sens relationnel.

Pour aller plus loin sur l'écologie relationnelle et les connexions à CARE:

👉 La valeur de l’existence en comptabilité : Pourquoi et comment l’entreprise peut (p)rendre en compte des entités environnementales pour « elles-mêmes » (chapitres 2, 5 et 6)

👉 Philosophie d'une écologie anticapitaliste : pour un nouveau modèle de gestion écologique

Dans ce contexte, toute la phase 1 méthodologique de CARE consiste à structurer l'ontologie des capitaux selon CARE, donc à définir ce que sont ces capitaux, comment les définir dans leurs interrelations et comment définir leurs conditions d'existence et de préservation. 

En résumé, différencier les entités capitales à préserver ne signifie pas isoler les capitaux entre eux et du monde environnant: CARE, en refusant la dichotomie Nature/Culture, appréhende tous les capitaux de manière relationnelle, dans le sillage des approches écologiques relationnelles.

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Les capitaux dans CARE sont définis de manière séparée mais pas indépendamment les uns des autres. CARE prend en compte les relations entre capitaux

C.A.R.E. n'est pas une comptabilité "triple capital"

Dans CARE, il y a autant de capitaux que d'entités capitales à préserver. CARE est donc une comptabilité multi-capitaux.

La séparation entre capitaux naturels et humains est faite uniquement par simplification de la présentation du bilan et du compte de résultat.

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CARE n'est pas une comptabilité "triple capital"

Il n'existe pas "de capital naturel" ou "de capital humain"

(comme nom singulier collectif) dans C.A.R.E.

La notion de capital au sens de CARE désigne, schématiquement, une entité capital à préserver: le terme "capital" n'est donc pas un nom collectif singulier

Cette vision du capital comme terme collectif renvoie au modèle 2, qui constitue la perspective exactement opposée à CARE.

Il existe donc des capitaux naturels (ou un capital naturel précis) ainsi que des capitaux humains (ou un capital humain précis, correspondant à un être humain particulier).

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Il n'existe pas "de capital naturel" ou "de capital humain" (comme nom singulier collectif) dans CARE

C.A.R.E.* n'intègre pas de capital immatériel 

 

La théorie du capital immatériel (et des actifs immatériels) renvoie au modèle 2, qui constitue la perspective exactement opposée à CARE.

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CARE n'intègre pas de capital immatériel 

C.A.R.E. n'internalise pas les externalités

(et s'oppose à cette notion)

CARE est fondé sur la critique de la théorie des externalités, théorie incompatible avec la préservation de la résilience des écosystèmes. CARE est ainsi un projet bâti sur un rejet de cette notion.

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Ancre 4

Il n'existe qu'une comptabilité triple capital

ou qu'une comptabilité multi-capitaux

Il existe en fait plusieurs types de telles comptabilités, notamment celles basées sur le modèle 2 et CARE (opposé à cette approche selon le modèle 2). Ces perspectives sont antagonistes, que ce soit dans leur vision de l'entreprise, de la société, de l'économie et de la nature.

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Ancre 5

Il n'existe pas plusieurs types de comptabilités multi-capitaux, intégrant une vision du capital comme dette, passif

ou faisant d'un écosystème (respectivement d'un être humain) dans son intégrité/complexité un capital

 

CARE est par définition et construction, au vu du projet associé, le seul cadre conceptuel comptable basé sur ces notions.

Ainsi concevoir une rivière (par exemple) comme un capital particulier, en-dehors des services qu'elle rend, pour en faire une entité comptable, revient concrètement à s'insérer dans le projet CARE.

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Ancre 6

 CARE ne peut être envisagé comme une méthode parmi d'autres, sur un marché actif de méthodes comptables extra-financières

CARE provient d'un projet global, dont la méthodologie et le cadre conceptuel sont scientifiquement et logiquement déduits d'analyses précises sur l'entreprise, l'économie, l'écologie.

En cela, le projet CARE correspond notamment au projet de développer de la façon la plus exhaustive possible le système comptable le plus adapté pour intégrer les sciences écologiques en comptabilité.

Ce travail est assuré par une communauté de scientifiques (en gestion, économie, écologie, etc.), de professionnels et d'ONG.

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Ancre 7

C.A.R.E. n'est pas uniquement théorique

et est opérationnel

CARE a fait, et fait, l'objet de plusieurs expérimentations et est mis en oeuvre par le biais de plusieurs cabinets/ONG.

Surtout le projet CARE repose sur une interrelation permanente entre programmes de recherche et missions de terrain, depuis plusieurs années, permettant une amélioration continue de l'applicabilité de CARE.

Enfin, CARE travaille activement aux développements d'outils informatisés pour son application.

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Ancre 8
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